Introduction
A l’aube de l’été, les fêtes, les chants et autres événements se succédaient au cœur de Celliopolis, la Capitale du Monde; l’Empire Cellien traversait la période la plus faste de son existence et la surabondance de richesses déchainait les passions et ainsi, les envies les plus burlesques des puissants pouvaient voir le jour…
Les Arènes avaient été métamorphosées, les Gladiateurs autrefois demi-dieux avaient été remplacés par les Géants, ces colosses fantastiques, issus du froid, qui étaient aujourd’hui des marchandises prisées de la Mégalopole.
Au port, le déchargement de ces titans était un spectacle que n’importe quel Cellien voulait voir, des tribunes avaient été montées le long du débarcadère et les places étaient chères, très chères… mais on était très loin des montants qu’il fallait débourser pour les voir se foutre sur la gueule au Coliseum.
Les courses de Dragons étaient devenues monnaies courantes et les « Hourras » de la foule faisait trembler les travées du Dragodôme, monument gigantesque, érigé à la gloire du Dieu Cell, le Dragon Roi, maître du domaine céleste.
Les créatures légendaires étaient maintenant produites en masse, en captivité, grâce à des élevages financés par les richissimes qui avaient trouvé là un business florissant et prospère.
Les rues de « La Majestueuse », comme les troubadours aimaient qualifier Celliopolis, étaient pavées d’Or blanc, et l’abondance était le maître mot. La splendeur et la grandeur de l’Empire Cellien se reflétait dans sa Capitale où l’opulence et l’exubérance étaient les fondements d’une société en pleine mue.
Mais loin des tumultes festifs du Centre du Monde, des milliers d’hommes, oubliés par le commun des Celliens, luttaient pour rassasier l’appétit grandissant de Celliopolis. L’Empire ne s’était pas fait en un jour, ni même en cent jours. Depuis des siècles, La Légion combattait aux quatre coins du globe, conquérait des terres inconnues, et pillait chaque nouvelle parcelle de chaque nouvelle contrée afin d’assurer la somptuosité de « La Majestueuse. »
L’étendard du Dragon flottait sur un territoire immense et chaque province vaincue alimentait en impôt, en tribut, les coffres de la Capitale du Monde.
Cependant, par le passé, des révoltes avaient éclaté, car si l’Empire, continuait inexorablement sa marche en avant, les royaumes conquis restaient relativement autonomes, même sous bannière Cellienne. La Légion ne pouvait assurer l’ordre à l’intérieur des frontières, et les rebellions explosaient, les clans soumis profitaient du manque de présence militaire pour reprendre les armes. Pillages et saccages avaient traumatisé des centaines de populations, car les nouvelles s’étaient répandues comme une trainée de poudre. Les premiers rebelles entrainèrent dans leurs sillages des milliers de barbares, chauffés à blanc par une animosité démesurée, forgée par leur allégeance forcée et leur défaite non-digérée face à La Légion.
Outre les pertes de productivité engendrées, Celliopolis devait faire face à une humiliation jamais connue de mémoire d’homme. Certaines terres de son royaume avaient osé se soulever, piétinant le drapeau ailé, défiant la toute puissance de l’Empire.
La Majestueuse se devait d’en faire un exemple, et l’exemple fut une démonstration de force, de puissance et de fermeté. Pour la première fois de l’Histoire, l’Empereur Cellios IV prit la décision de faire appel à sa garde personnel : La Cohorte Dragonique. Six cent dragons s’abattirent sur les insurgés, réduisant en cendres toutes velléités rebelles. En quelques jours, le soulèvement fut balayé et La Capitale du Monde pu revenir à ses loisirs quotidiens, plus forte qu’elle n’avait jamais été.
L’Empereur décida de dédier cette éclatante victoire au Dieu Dragon Cell et modifia le Calendrier.
Des mesures furent prises pour éviter de tels évènements et chaque contrée vaincue serait désormais dirigée par un gouverneur Cellien.
C’est là que commence notre histoire…
*****
Confins du Monde Connu – An II après Cell.
La grande cité de Celliopolis était loin, très loin derrière nous. Depuis combien de temps avions nous quitté « La Majestueuse » ? Des semaines, des mois ?
La Lande s’étalait à perte de vue, et cela était maintenant le Royaume de mon maître Messire Doc, récompensé par l’Empereur, pour ses glorieux exploits dans La Légion. Il était désormais le Chef de ces Terres Oubliés, perdues entre brumes et cendres, entre monts et mers…
« - Nous voilà chez nous… »
L’intonation des paroles trahissait une fatigue qui n’était plus feinte chez mon maitre. Nous étions harassés par un tel voyage, et à la vue du paysage qui s’offrait sous nos yeux, ce n’était rien par rapport à ce qui nous attendait.
Le mois de Juin était là et bien là, mais il ne semblait pas avoir de prise sur ce pays, aussi hostile que sauvage… Les températures et le climat étaient comparables à Novembre, le crachin et le vent fouettait nos visages, marqués par l’épuisement accumulé par les semaines de voyage. La mer était grise, moche, en parfait harmonie de couleur avec la végétation toute aussi morbide…
Au loin, se dressait un fort délabré, qui collait parfaitement au tableau degueulasse que nous avions devant nous. Il devait faire face aux intempéries et ces dernières ne s’en privaient pas… Cela m’avait tout l’air d’une ruine, à l’exception d’une fumée qui sortait d’une cheminée déglinguée…
« La soupe sera chaude… »
Une soupe ? En juin ? Mais quel était donc ce pays de barjots ? Une sueur glaciale coula le long de l’échine. J’étais persuadé que le frisson qui me parcourait le dos n’était pas la conséquence du froid ambiant ou de l’humidité casse-burne qui trempait mes fringues .
« - Maître, c’est quoi ce bled pourrave ?
-Je ne sais point… »
Ces quelques mots laissèrent place à un lourd silence qui en disait long sur les milliers de questions qui devaient résonner en boucle dans l’esprit de Messire Doc…
A l’aube de l’été, les fêtes, les chants et autres événements se succédaient au cœur de Celliopolis, la Capitale du Monde; l’Empire Cellien traversait la période la plus faste de son existence et la surabondance de richesses déchainait les passions et ainsi, les envies les plus burlesques des puissants pouvaient voir le jour…
Les Arènes avaient été métamorphosées, les Gladiateurs autrefois demi-dieux avaient été remplacés par les Géants, ces colosses fantastiques, issus du froid, qui étaient aujourd’hui des marchandises prisées de la Mégalopole.
Au port, le déchargement de ces titans était un spectacle que n’importe quel Cellien voulait voir, des tribunes avaient été montées le long du débarcadère et les places étaient chères, très chères… mais on était très loin des montants qu’il fallait débourser pour les voir se foutre sur la gueule au Coliseum.
Les courses de Dragons étaient devenues monnaies courantes et les « Hourras » de la foule faisait trembler les travées du Dragodôme, monument gigantesque, érigé à la gloire du Dieu Cell, le Dragon Roi, maître du domaine céleste.
Les créatures légendaires étaient maintenant produites en masse, en captivité, grâce à des élevages financés par les richissimes qui avaient trouvé là un business florissant et prospère.
Les rues de « La Majestueuse », comme les troubadours aimaient qualifier Celliopolis, étaient pavées d’Or blanc, et l’abondance était le maître mot. La splendeur et la grandeur de l’Empire Cellien se reflétait dans sa Capitale où l’opulence et l’exubérance étaient les fondements d’une société en pleine mue.
Mais loin des tumultes festifs du Centre du Monde, des milliers d’hommes, oubliés par le commun des Celliens, luttaient pour rassasier l’appétit grandissant de Celliopolis. L’Empire ne s’était pas fait en un jour, ni même en cent jours. Depuis des siècles, La Légion combattait aux quatre coins du globe, conquérait des terres inconnues, et pillait chaque nouvelle parcelle de chaque nouvelle contrée afin d’assurer la somptuosité de « La Majestueuse. »
L’étendard du Dragon flottait sur un territoire immense et chaque province vaincue alimentait en impôt, en tribut, les coffres de la Capitale du Monde.
Cependant, par le passé, des révoltes avaient éclaté, car si l’Empire, continuait inexorablement sa marche en avant, les royaumes conquis restaient relativement autonomes, même sous bannière Cellienne. La Légion ne pouvait assurer l’ordre à l’intérieur des frontières, et les rebellions explosaient, les clans soumis profitaient du manque de présence militaire pour reprendre les armes. Pillages et saccages avaient traumatisé des centaines de populations, car les nouvelles s’étaient répandues comme une trainée de poudre. Les premiers rebelles entrainèrent dans leurs sillages des milliers de barbares, chauffés à blanc par une animosité démesurée, forgée par leur allégeance forcée et leur défaite non-digérée face à La Légion.
Outre les pertes de productivité engendrées, Celliopolis devait faire face à une humiliation jamais connue de mémoire d’homme. Certaines terres de son royaume avaient osé se soulever, piétinant le drapeau ailé, défiant la toute puissance de l’Empire.
La Majestueuse se devait d’en faire un exemple, et l’exemple fut une démonstration de force, de puissance et de fermeté. Pour la première fois de l’Histoire, l’Empereur Cellios IV prit la décision de faire appel à sa garde personnel : La Cohorte Dragonique. Six cent dragons s’abattirent sur les insurgés, réduisant en cendres toutes velléités rebelles. En quelques jours, le soulèvement fut balayé et La Capitale du Monde pu revenir à ses loisirs quotidiens, plus forte qu’elle n’avait jamais été.
L’Empereur décida de dédier cette éclatante victoire au Dieu Dragon Cell et modifia le Calendrier.
Des mesures furent prises pour éviter de tels évènements et chaque contrée vaincue serait désormais dirigée par un gouverneur Cellien.
C’est là que commence notre histoire…
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Confins du Monde Connu – An II après Cell.
La grande cité de Celliopolis était loin, très loin derrière nous. Depuis combien de temps avions nous quitté « La Majestueuse » ? Des semaines, des mois ?
La Lande s’étalait à perte de vue, et cela était maintenant le Royaume de mon maître Messire Doc, récompensé par l’Empereur, pour ses glorieux exploits dans La Légion. Il était désormais le Chef de ces Terres Oubliés, perdues entre brumes et cendres, entre monts et mers…
« - Nous voilà chez nous… »
L’intonation des paroles trahissait une fatigue qui n’était plus feinte chez mon maitre. Nous étions harassés par un tel voyage, et à la vue du paysage qui s’offrait sous nos yeux, ce n’était rien par rapport à ce qui nous attendait.
Le mois de Juin était là et bien là, mais il ne semblait pas avoir de prise sur ce pays, aussi hostile que sauvage… Les températures et le climat étaient comparables à Novembre, le crachin et le vent fouettait nos visages, marqués par l’épuisement accumulé par les semaines de voyage. La mer était grise, moche, en parfait harmonie de couleur avec la végétation toute aussi morbide…
Au loin, se dressait un fort délabré, qui collait parfaitement au tableau degueulasse que nous avions devant nous. Il devait faire face aux intempéries et ces dernières ne s’en privaient pas… Cela m’avait tout l’air d’une ruine, à l’exception d’une fumée qui sortait d’une cheminée déglinguée…
« La soupe sera chaude… »
Une soupe ? En juin ? Mais quel était donc ce pays de barjots ? Une sueur glaciale coula le long de l’échine. J’étais persuadé que le frisson qui me parcourait le dos n’était pas la conséquence du froid ambiant ou de l’humidité casse-burne qui trempait mes fringues .
« - Maître, c’est quoi ce bled pourrave ?
-Je ne sais point… »
Ces quelques mots laissèrent place à un lourd silence qui en disait long sur les milliers de questions qui devaient résonner en boucle dans l’esprit de Messire Doc…